31 juillet 2009

Autochtone? Traditionnelle? Folklorique?

Plusieurs dénominations, une certaine confusion entre les différents termes, un peu d'aide pour s'en sortir! -avec la contribution de musiciens boliviens pour préciser chaque notion-.

La musique autochtone:

c'est celle qui se joue dans les communautés, héritière des peuples andins et d'une tradition millénaire, avec des instruments datant des temps précolombiens. C'est par exemple les khantus, tarkeadas, italaques, sikureadas, chaque rythme correspondant à un instrument, parfois à une danse, souvent à un moment précis du calendrier agricole. La musique autochtone est avant tout rituelle -citons par exemple les jula julas qui précèdent le tinku-.

Sikuri de Italaque - Bolivia Manta

La musique traditionnelle:
se joue aussi dans les campagnes, est traditionnelle de par sa correspondance avec des danses, mais intègre déjà des instruments européens ou influencés par ceux apportés par les espagnols -c'est le cas du charango, descendant de la vihuela coloniale, mais qui est un instrument traditionnel par excellence puisqu'il est profondément bolivien, de par sa fabrication -il est né de la carapace du quirquincho, le tatou- ainsi que son origine -Norte Potosi-. Le tinku ou le huayño sont donc des rythmes traditionnels.


Chicharron Montera - Norte Potosi



La musique folklorique:
urbaine, moderne, elle est jouée par des groupes et évolue au fil du temps tout en gardant ses caractéristiques propres: rythmes -morenadas, caporales, diabladas...-, instruments -guitare, charango, quena, zampoña, auxquels viennent s'ajouter des basses, batterie...-. Los K'jarkas ou los Tupay par exemple jouent de la musique folklorique.


Soy Caporal - Tupay



Petite illustration. La fête de Urkupiña à Cochabamba, Bolivie. A l'origine, le Cerro de Cota était un lieu de pélerinage ancien; puis on vient aussi y honorer la Vierge qui y serait apparue. La fête commençait par une "entrada autoctona", une sorte de défilé de musiques des communautés à travers la ville de Quillacollo.



Par la suite, la "entrada autoctona" fut substituée par une "entrada folklorica", une série de morenadas, caporales, diabladas, tobas en costumes multicolores et accompagnées de bandas (les fanfares). Aujourd'hui, la fête de Urkupiña le 15 août s'ouvre par les deux "entradas", l'autochtone puis la folklorique.


Musiques autochtone, traditionnelle et folklorique ont à part égale leur place dans le répertoire du Grupo Sagarnaga.

(Photos:émilie)

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